Cours de danse Danser la Vie - Toulouse

Cours de danse Danser la Vie - Toulouse

● Reportage Championnat de France Standard 1990

Reportage Championnat de France Standard 1990
par Jack REAVELY (traduction Roger DOLLEANS)
Danses Tempo n° 4 - Sept-Oct 1990 (01/09/1990)

 

CHAMPIONNAT DE FRANCE STANDARD 1990
Paris (Halle Carpentier)

Ce fut en vérité un plaisir, et un privilège, pour moi, d'être invité à faire le reportage du Championnat de France de danse Standards de cette année à Paris.

Roger et Michèle Dolléans ont un comportement magnifique envers la danse... En fait, dans la mesure où la danse est concernée, ils sont plutôt comme la fameuse Dame de France qui possédait une également fameuse Maison de Champagne. Quand on lui demandait si elle goûtait son propre champagne, elle répondait : « J'en bois quand je suis heureuse et quand je suis triste. Quelquefois j'en bois quand je suis seule. Quand j'ai de la compagnie, je considère que c'est absolument obligatoire. J'en goûte un peu quand je n'ai pas faim et j'en bois quand j'ai faim... Autrement, je n'y touche jamais... à moins, naturellement, d'avoir soif. » Roger et Michèle sont semblables avec leur amour total de la danse en France.

J'aimerais remercier Roger et Michèle et les associations amateurs co-organisatrices qui firent ce week-end mémorable. Le champagne rosé coula à flot à un souper après la manifestation, dans Paris, aux premières heures du matin. Paddy Shanahan, Eddie Noyce, Vera Randall, Harry Korner, Franck Knôdler, Dieter Seibt et Roger Bamelis étaient les juges. Quiconque connaît « nice and shenanigan » (gentil et fumiste ??...) comprendra ma fierté quand je vous aurai dit qu'ils m'ont invité à me joindre à leur confrérie... Oh là là, quel honneur, hein ?

Roger m'a dit, après la manifestation, que l'assistance fut tout à fait satisfaisante, en termes de spectateurs et que, si les épreuves n'avaient pas été étalées sur toute la journée, chaque siège aurait été occupé dans le grand Palais des Sports qui pourrait recevoir environ 3000 personnes à mon avis personnel (1). Georges Carpentier fut un boxeur français fameux et le Hall porte son nom. A nouveau, je trouve que la Ville de Paris prend place parmi celles dont l'intérêt pour la danse arrive au plus haut niveau avec le Maire de Paris cité comme un chaud supporter de ce sport... Merveilleux. Un programme joliment mis en page détaillait tous les participants qui étaient environ 500 couples dansant dans des épreuves par catégories toute la journée. Il semble clair que ce système fonctionne bien et, comme il comprend tous les niveaux, y compris les nouveaux venus en compétition, cela montre que la coopération entre les professeurs de base et ceux qui sont des entraîneurs de compétition existe, en ce moment... puisse-t-elle continuer longtemps ainsi.

Les championnats étant séparés par catégories, la principale fournit une fête pour l'assistance au moment où les concurrents prirent leur place sur le parquet pour le premier round. La foule était splendidement consciente des défis lancés. De minuscules filles et garçons, en quantité également, se ruèrent depuis le buffet et les vestiaires pour prendre leur place. Des cornes jetaient leurs sons stridents, des membres des clubs de toute la France qui encourageaient avec ferveur les membres de leur propre club. Les « plombs sautaient » avec une franche excitation. Juste avant le principal championnat amateur, le plus merveilleux titre « Somewhere in time », joué en valse par la sono provoqua une réaction immédiate de mes yeux, qui picotèrent avec le contenu véritablement émotionnel qui sous-entend ce merveilleux morceaux.

J'étais agité, avec le trouble d'avoir à regarder les couples, la plupart inconnus pour moi, comme ils essayaient de produire leurs meilleures prestations pour se frayer leur chemin vers le sommet de la danse française.

Les couples prirent leurs places. J'étais vraiment intéressé de voir que, pour la plupart, tous les hommes avaient de bons habits qui leur allaient bien. Les filles, dans cette compétition, montraient très peu de lanières de chaussures à leurs chevilles, ce qui prouvait que ces dames essayaient de se servir de leurs pieds. Le style de coiffure des danseuses était meilleur que dans les concours précédents. Les robes étaient plus jolies. En bref, pour devenir un amateur de haut niveau dans n'importe quel environnement, l'expérience apporte ses propres récompenses, et parmi elles, l'élégance « cosmétique », une bonne compréhension de « comment créer une belle image », même en restant immobile, et la capacité intérieure de rester apparemment froid, calme et raffiné. Les dames françaises ont toujours su comment intéresser les messieurs... A présent, elles deviennent également conscientes de la manière de capter cet intérêt en tant que danseuses.

La première Valse et les Clary montrent un style et un contrôle si soigneux. Sans exagération de présentation d'aucune sorte, ils se contentent, à ce niveau, de montrer simplement image et satisfaction. Ce sont de bons atouts.

Les Sourdeau ont un style soigneusement compact, la danseuse a une élégance adorable mais elle doit travailler pour améliorer son travail de pied et de cheville en Valse et, au moment où je regarde, ses assemblés sont ratés, le pied qui assemble perdant soudainement le contrôle sur le parquet, le résultat final donne un assemblé tellement manqué que cela peut réellement être dangereux... Les juges techniques n'aimeront pas cet aspect.

Bruno/Sandrine (Juliano) ce garçon a son poids trop loin en arrière aux épaules. Stylistes bien nets, avec la danseuse qui donne une impression de force, et bien équilibrée. L'épaule droite du danseur fait une bosse sous son habit.

Delhomme/Rollet avec l'homme laissant son gilet se montrer très bas sous sa jaquette d'habit. Ceci engendre une mauvaise apparence et détruit décidément son raffinement. La jeune danseuse doit faire attention à ne pas paraître trop lourde, sur le plan du tonus corporel.

Fouchet/Wanesson ont une action douce et facile qui attire l'attention. La danseuse laisse sa tête tourner à droite trop souvent ce qui fait survenir de mauvaises images en particulier quand elle tourne à droite.

Les Couderc ont un toucher soigneux en Valse mais les positions de bras et d'épaules sont mal présentées pour le style demandé.

Anouk Rollet doit travailler, comme une nécessité, l'usage de ses pieds et cheville, qui montrent un manque de contrôle.

Les Clary ont une attitude de style presque professionnel qui est bonne, très bonne... même si présentée trop calmement.

Le col de Bruno Juliano est trop haut. Ceci est inhabituel car il est normal que les cols soient un peu trop bas. Il paraît OK quand il attend avant la danse, mais aussitôt qu'il lève les bras et danse, le col détruit son élégance et fait qu'il paraît « arrangé ». Il y a une fourchette, une très petite, entre la hauteur acceptable d'un col trop haut ou trop bas... Mince, c'est si difficile de tout faire bien, n'est-ce pas ? Le même jeune homme n'utilise pas ses genoux suffisamment dans ce premier round de Valse, et ainsi le balancement vers le bas en souffre, car l'usage de la jambe de support est une nécessité pour produire de l'efficacité.

Sandrine Morel doit travailler dur toutes les actions de conduite de talon en Valse, car elle les manque à ce moment. Ce merveilleux usage d'une action « pointe/plante/talon », sur les actions avant, est en fait une acquisition de qualité qui fait généralement défaut pendant toute cette journée en France, ainsi ne pensez pas qu'elle soit la seule dans ce cas.

Sylvie Bemer a une superbe sérénité, telle qu'elle lui procure la faculté d'attirer tous les regards vers elle. Elle est comme une reine qui, entrant dans une pièce où chacun la regarde, fait comme si elle n'en était pas consciente... cette allure est tout à fait merveilleuse. Son usage des chevilles et des pieds continue à montrer des négligences.

On joue le Tango et Cano/Perache sont élégants et très forts. Le jeune homme a son côté gauche bien trop en arrière et loin de la danseuse.

Les Couderc
ont besoin d'acquérir un meilleur style dans la position des bras et du corps. Cette danseuse a une très bonne utilisation du tonus corporel.

Pendant un court instant, je regarde les danseuses en général, et je trouve qu'elles ont toutes besoin de travailler plus dur sur les pieds et les chevilles en Tango. Les attaques de talon manquent partout et mes yeux ne repèrent pas de chevilles « parlantes ». Il est évident au cours de cette journée qu'un aspect qui pourrait être rapidement amélioré est, pour les danseuses, d'essayer de développer leur danse en exécution « solo », sous le contrôle de professeurs, qui vérifieront leur travail de pied (footwork) et de cheville.

Lepesqueur/Guihard sont très prometteurs. Ce jeune homme a un sens inné du style et ça se voit très clairement.

Juliano/Morel, et ce garçon ne conserve pas son style en Tango, sa tête et son cou tombent en avant, tuant la ligne produite et trahissant un sentiment intérieur d'anxiété. Cette fille peut danser, oui Monsieur, elle est bonne dans cette danse, car elle contrôle son tonus corporel et maintien sa structure contre le danseur.

Les Prével sont des stylistes soigneux et présentent une silhouette bien équilibrée.

Valse Viennoise, toujours le premier round... La deuxième moitié du reverse turn des Clary est trop compacte pour conserver le swing. En fait, dans toute cette danse, leur swing est trop négatif mais ils ont un tel style et leur présentation raffinée est excellente.

Les Couderc doivent contrôler l'habit du danseur en tant que nécessité urgente. Immédiatement une ligne bosselée, et les juges regarderont au-delà de çà, vers les autres couples, parce que c'est vilain à voir. La danse est si souvent mal notée à cause d'une perte d'image. Après tout, c'est une image qui se déplace autour de la salle, en mesure avec la musique, en se conformant à des méthodes techniques reconnues de production du mouvement.

Juliano/Morel utilise trop de puissance physique dans le reverse fleckerl, ce qui le rend violent.

Sourdeau/Bemer montre trop de rise and fall (montée/descente) dans cette danse.

La musique du Slowfox emplit l'air à présent... Ah, le caviar pour aller avec le champagne, hein ?... Sera-ce caviar et champagne ou bien « fish and ships »
(poisson/frites) ?... Sapristi, désolé, je ne veux pas être impertinent, pour simplement exprimer à vous qui prenez la peine de lire ceci comment une danse doit se développer, par des acquisitions de qualités, immédiatement reconnaissables comme telles.

Les Clary sont si élégants... tout à fait adorables... Les « tour talon » de la fille ne sont pas bons et, sur les « feather finish », elle descend trop tôt à travers sa cheville et son pied droit... d'une façon générale, dans cette danse ses talons tombent au plancher trop vite sur toutes les actions avant. Ils ont une différence de taille à surmonter et, à moins que la danseuse ne développe plus de force de cheville, c'est toujours difficile de produire un Slowfox de grande qualité.

Le Quickstep maintenant, et les Clary sont un bon couple dans cette danse, au début de leur chorégraphie... Ils partent et sont immédiatement et énergiquement attractifs. Quelques-uns de leurs enchaînements manquent toutefois de valeur pour eux, quand la danse se développe autour de la piste et un manque d'ensemble apparaît dans cette danse.

Sourdeau/Bemer ont une bonne chorégraphie, mais la danseuse lève tous le temps ses pieds dans cette danse, puis les repose, ce qui est nuisible. Elle a une allure adorable sur la piste et elle est fluide. Dans les « scatter chasses » vers la gauche du danseur, la tête de celui-ci tourne à gauche, ce qui est nuisible. Il vaut mieux « traîner » l'inclinaison du corps lorsqu'il va à gauche, ainsi la tête est meilleure à droite dans cette action.

La demi-finale...

Philippe Cano montre une surtension de sa ligne de poitrine qui fait qu'il paraît trop dur et ceci peut occasionner des problèmes de position. Il n'est jamais facile de guérir cet aspect, car les hommes se sentent bien quand ils étirent leur posture avec ce genre d'action. Toutefois, la sauvegarde du style de ballroom demande une douceur de lignes de corps, toniques et tranquilles. Jamais facile, mais essentiel.

Lepesqueur/Guihard pourraient être d'excellents exécutants, ils ont simplement besoin d'un peu plus de temps.

Eric Clary manque totalement de la confiance que sa bonne danse mérite. Le résultat pourrait se ressentir de cet évident manque de conviction. Pour mes yeux et mes oreilles, ils ne sont pas seulement en course pour la finale, mais aussi pour être à l'une des trois premières places, même sans la force de présentation des lignes de cou, de tête, etc.

Les Prével, avec l'homme qui a un si bon aspect sur la piste et montre clairement un Tango soigneusement contrôlé.

Cano/Perache ont une bonne vitesse de reverse fleckerl en Valse Viennoise mais l'homme laisse ses pieds s'éloigner trop l'un de l'autre, ce qui rend sa base plus large que ses épaules ce qui est nuisible.

Bruno Juliano devrait étudier un nouveau style de coiffure, car ses cheveux volent trop, et donnent un air désordonné par moments. Ceci emmène loin du raffinement absolu demandé par les danses standards.

Sourdeau/Bemer ont des problèmes en Slowfox, de cohésion, d'ensemble... Ils se séparent souvent ce qui tue la finalité de cette danse.

Petit/Pion et l'homme a un air de « latines » avec son style de coiffure... Il ne devrait vraiment pas pour une compétition de standards. Cependant, il y a un « battant » ici et il n'abandonne jamais, bien que j'ai trouvé sa danse trop brutale.

Les juges en Quickstep, et la danseuse laisse sa tête et son menton se baisser et ceci n'aide en rien son allure.

Eric Sourdeau s'y connaît en floorcraft et, en Quickstep, particulièrement dans cette demi-finale, il trouve facilement de la place, ce qui fait que les autres semblent s'entasser pendant qu'il va où il y a de la place.

Fouchet/Wanesson. ont un Quickstep soigné et brillant qui attire l'oeil.

Lepesqueur/Guihard furent très désordonnés en Quickstep et parurent avoir de terribles difficultés pendant toute cette danse. Ils ont besoin de travailler sur une action de « rise and fall » en cohésion, en même temps l'un que l'autre.
La demi-finale est terminée... Nous attendons les éventuels finalistes...

Mince, alors, je pense, une erreur aurait-elle été faite, car il n'y a pas le 28 (les Clary) en finale, alors que je les envisageais comme l'un des couples les plus haut placés. Non, il n'y avait pas d'erreur, c'était juste que les juges ne les avaient pas marqués suffisamment pour leur permettre d'y apparaître. Je leur adresse ma tristesse personnelle. La leçon est peut-être dure pour eux. Ce pourrait être que la sensitivité, un style soigné, en fait tout à fait adorable, un contrôle de la plupart des points techniques, et une saine approche, sont insuffisants. Ils doivent maintenant ajouter la puissance. Ceci peut être renforcé par l'utilisation des accents musicaux et du phrasé ; par cette utilisation supplémentaire des articulations des jambes, et par le développement par la danseuse de pieds et chevilles si forts qu'ils hypnotiseront. Alors, avec de telles acquisitions, ce couple pourrait aisément l'année prochaine retourner la situation et finir dans une haute position. Je pleure pour eux en me rappelant la compétition et j'espère que les mots que j'ai tapés les aideront au milieu de leur indubitable désappointement.

La finale...

J'espère qu'il est compris que les commentaires que j'ai faits au long de cet article sont un effort pour transmettre ce que j'ai senti, mais je l'ai vu. Ils n'ont pas l'intention de détruire ni de transmettre des opinions trop critiques. Ils sont une tentative pour montrer ce que mes oreilles et mes yeux ont vu en France en les comparant à ce que j'ai récemment vu aux British Open Championships à tous les niveaux.

Il est vital que la France continue ce bon travail dans les toutes prochaines années, de façon à ce qu'elle puisse en tant que pays de danseurs, challenger au plus haut niveau.

Par conséquent, les commentaires faits sont un effort pour transmettre simplement ce que je considère pouvoir être de quelque assistance, et non pas un essai pour détruire la confiance en quiconque. J'espère que la prochaine fois que je serai en France, je ne serai pas salué par des jets de tomates ou d'oranges, hein ?...

Le commentaire final, pour la finale... Les vainqueurs Sourdeau/Bemer avec la danseuse montrant une élégance de position, ainsi qu'une ligne de cou et de tête qui pourrait faire l'envie du monde. Elle perd son tonus pendant tout le Quickstep, ce qui rend très dure la tâche du danseur. Sur tous les « running finish », dans la même danse, l'homme utilise un placement du pied gauche complètement à plat, et il perd ainsi l'allure « en élévation » sur le « vite » qui précède le « lent » final du pied droit en déboîté. Le danseur ne monte pas suffisamment entre les 2 et 3 de Valse. Ils sont un couple d'une grande représentativité pour la danse française et j'attends leur continuelle amélioration.

La première urgence semble être l'utilisation des chevilles et des pieds par les danseuses, en tant qu'acquisition de qualité, sur la prochaine année.

Les seconds, Juliano/Morel, ce garçon a de bonnes chevilles. Elles pourraient être encore meilleures l'année prochaine. Il y a quelques lignes de jambes disgracieuses en Tango de la part du danseur et il danse trop brutal, mais le tout fit ce qu'il fallait pour qu'ils finissent seconds.

Cano/Perache furent troisièmes, avec le poids des épaules du danseur toujours trop en arrière, et son côté gauche également trop en arrière.

Quatrièmes les Prével, auraient intérêt à travailler les alignements en Slowfox. L'homme utilise bien son pied libre dans toutes les lignes, ce qui est un atout. C'est un couple très raffiné en Tango. Musicalité soignée en Slowfox, mais les fleckerls de Viennoise demandent de l'attention.

Cinquièmes Petit/Pion, la danseuse est une « associée » ce qui est toujours une bonne chose. Cependant, je les ai trouvés trop brutaux cette nuit, et les lignes de jambe et de pied du danseur tout à fait désordonnées par moment, sans ce sens de l'élégance si nécessaire. Ils gardèrent un bon et net tonus pendant toute la Viennoise.

Sixième place à Fouchet/Wanesson et quand je les regarde, je suis conscient que, bien que la danseuse soit tonique et équilibrée, son dos est trop statique et pas flexible en utilisation. Le danseur a une fermeture du bras qui transmet une trop grande raideur, et ceci pourrait facilement donner à la danseuse une utilisation vertébrale statique. Peut-être que s'il laisse en particulier son coude droit aller plus en avant, pour créer un espace pour la danseuse, elle appréciera tellement cette liberté supplémentaire qu'elle amplifiera son action de danse. Les femmes aiment la liberté, en particulier de nos jours... Les jours passés sont révolus où les danseurs disaient à leurs partenaires « put up and shut up » (lèves-toi et tais-toi)... Ils étaient des démons alors. J'entends les danseuses françaises dire « ils le sont encore »...

Les autres compétitions... Quelques commentaires.

L'observation la plus générale, pour moi, est que les danseuses, particulièrement en France, ne développent pas la compréhension du travail de pied et de cheville. Il est évident que cet aspect demande une éducation attentive pour hisser les couples parmi les exécutants de haut niveau. Je ne peux pas me rappeler une championne de danse qui n'ait pas eu une compréhension en profondeur de l'acquisition des qualités de pied. En regardant les épreuves tout au long de la journée, il était clair que « l'image » et la « chorégraphie » prennent la priorité sur les principes de base. S'il vous plaît, s'il vous plaît,laissez tomber ça et développez ces pieds. Le poids du corps est toujours supporté par les pieds et, si on ne les utilise pas, alors un malaise est facile à voir.

Les danseurs aussi ont besoin d'améliorer cet aspect, mais ce n'est peut-être pas si urgent que pour les danseuses... Est-ce que je n'entends pas les danseurs français se réjouir bruyamment ?... Alors, je leur demande de n'en rien faire, car pour la plupart, leurs chaussures sont tout à fait affreuses. Je ne peux pas me souvenir d'avoir vu d'aussi nombreuses chaussures ternes (en box-calf) dans des compétitions standards. Des chaussures vernies, brillantes, sont à mon avis nécessaires. En fait, un tout petit nombre d'hommes ont dansé en chaussures ordinaires, de ville ; un jeune garçon en particulier, qui se comporta bien dans une des compétitions. Mais ses chaussures étaient bien lustrées, quoique de ville, c'était un garçon malin... Je doute que quelqu'un l'ait remarqué.

Le contrôle rythmique en Valse est essentiel, et n'a pas été vu comme il aurait du l'être. La France, en ce moment, est dans la situation que j'ai observée dans d'autres pays il y a quelques années. Les principes de base de la municipalité ne se voient pas avec suffisamment de profondeur, mais, naturellement, cela viendra à son heure.

Les filles, en général, ne se tiennent pas droites, mais se penchent en arrière et produisent une cambrure dans leur posture qui n'est ni souhaitable, ni jolie à voir. La plupart tirent leurs épaules en arrière, dans une tentative pour créer cette insaisissable « Big Top » (grande top line, grande ligne supérieure...) qui semble être créée en tirant les épaules, mais c'est tout bonnement une illusion. Le « Big Top », si admiré chez les grandes danseuses est subtil et est produit grâce à une compréhension du positionnement du corps.

La principale chose en France est la superbe force numérique. Avec d'aussi nombreux couples, passionnés à l'évidence, la France ne peut pas, finalement, être ignorée. L'amélioration des prestations des « juvéniles » et des « juniors » prendra quelques années avant de défier le monde. Je peux seulement espérer que cet article puisse être de quelque assistance dans ce but.

A propos, la surface du parquet de danse était tout à fait exceptionnelle, pas moins de 50 m de long sur 25 m de large, et bien parqueté, aussi...

La rumeur était-elle vraie ?

Une adorable banlieue de Paris... Un délicieux restaurant, le soir d'avant le championnat... Le poisson au menu était du turbot... délicieux. Paddy Shanahan, quelque peu à contrecoeur, dut admettre que c'était savoureux. Paddy nia avec la plus grande véhémence, le matin suivant, que l'orage qui fit rage toute la nuit après ça était « Turbo charged » (chargé de « turbo-t »). Il avait une chambre à l'étage au-dessus, et nous tous, en-dessous de lui, ne pûmes dormir. Oserai-je dire plus, sauf que personne ne crut ses protestations d'innocence au sujet de « l'orage qui gronda toute la nuit »... ainsi c'était bien le Poisson Goumet, Paddy chargé au Turbot...

Parmi les autres épreuves, quelques-unes qui semblent ressortir sont les suivantes : la compétition « vétérans » dans laquelle les seconds avaient environ 70 ans et n'avaient jamais pris de leçon. Il était tout simplement stupéfiant de voir comment ils produisaient une danse acceptable pour les juges, et leur joie franche et extériorisée faisait que l'on se demandait quel niveau ils auraient pu atteindre s'ils avaient dansé et pris des leçons depuis longtemps... Je leur adresse mes félicitations et c'était Nicolas Longo et Jeannine Quetron. Joseph et Paulette Ovize gagnèrent les Vétérans et produisirent une bonne danse. Je comprends qu'ils furent champions de France amateurs il y a presque 20 ans (2).

La principale compétition Senior fut gagnée par les Wanesson dont la présentation est somptueuse... L'habit était magnifique, la robe de la danseuse aussi... Leurs physiques étaient excellents et ils avaient du style aussi. Des problèmes de musique étaient apparents, pour l'homme, dans les danses, et, assez souvent, il n'était pas en accord avec cette musique, mais le « look » les amena à cette place, peut-être méritée aussi. Peut-être pourraient-ils contrôler leur rythme, en particulier en Slowfox, où ils étaient plus souvent hors mesure qu'en mesure.

Mesdames, s'il vous plaît, jetez ces lanières que vous mettez autour de vos chaussures. Ça donne l'impression que vous voulez garder vos pieds tranquilles. Les danseuses de haut niveau ne se servent pas de lanières, donc, plus tôt vous vous en débarrasserez, mieux ce sera.

Les meilleures chaussures vues aujourd'hui semblent être les « satin blanc », avec des talons d'environ 6 cm de haut, bien propres naturellement et sans bande de scotch ni lanière autour.

Puaux/Clary gagnèrent la compétition « adultes 2 » et conservent une bonne silhouette. Toutefois le danseur tient ses coudes trop loin en arrière en permanence. S'il relâche son coude droit
vers l'avant, cela pourrait aider beaucoup. Nicolas Quesnoit/Mélanie Heyman ont montré un grand talent, en particulier le jeune homme qui tenait si bien une bien plus grande fille. Il a besoin de chaussures neuves et de contrôler son footwork en Quickstep, mais très très prometteur.

Oh... J'ai tant de notes sur tant de couples. Je trouve ça très exilant, mais je dois quand même arrêter... de m'exciter.

Le fameux nom de « Perrier » figure sur les dossards, cette marque en a manifestement fait cadeau... C'est un bon moyen pour que les spectateurs se rappellent de la boisson elle-même, et c'est ce que « Le Parisien » fit également avec d'autres dossards. Il ne fait aucun doute pour moi en tout cas, que ces annonceurs fameux devraient se convaincre de faire plus que de donner des numéros, comme aujourd'hui.

Entraînement avant la compétition : jeune homme, dansez en solo, encore et encore, essayez de placer votre main et votre coude droits correctement, même en solo... En dansant un « cross swivel et fish tail »... Chute sur le talon au lieu de la pointe qui amène à l'action « lock », oh...

Meyer/Dumy sont très prometteurs. Ils doivent surveiller le rythme sur les « scatter chassés » de Quickstep et, en fait, dans la plupart des autres cas aussi, dans cette danse. Il y a ici un bon couple qui se cache. La danseuse doit
travailler ses épaules et ses bras.

Darosa/Jomard n'étaient pas en mesure dans leur Quickstep de finale.

Cristofaro/Morfin était hors mesure en Tango.

Rioult/Talbot sont très prometteurs avec ici un jeune homme très masculin.

Les Chevalier montrent un bon entraînement derrière leur prestation de ce jour. Ils étaient hors mesure dans le « fleckerl » de Viennoise.

Vanessa Buonalana assemble ses pieds de la mauvaise façon en Tango. La plupart des filles doivent travailler leurs pieds en Quickstep, en tant que nécessité urgente.

Lysimaque/Olszowy ont le « look ». La danseuse doit travailler ses pieds et chevilles dans toutes les danses pour progresser, même si elle a gagné la compétition « seniors 2 ». Sa position de bras pourrait être améliorée en gardant les coudes en haut.

Proute/Charrassier n'ont pas encore compris le « rise and fall » du Slowfox, et font trop fort en Quickstep. Les cheveux du danseur sautent en haut et en bas dans cette danse.

Provitera/Bouanna ont un bon Tango mais un Slowfox raide.

Cimelli/Mercier : la danseuse a un bon équilibre en permanence, et comme couple, ils essayent de faire les bonnes choses qui paieront s'ils continuent ainsi.

Les Chabanal, et ici nous avons un bon danseur et une « grande petite fille » aussi. Leur problème est une grande différence entre leurs tailles. Je pense qu'ils doivent être frère et soeur. Tous les deux essayent de faire les bonnes choses et je trouve que la jeune fille danse extrêmement bien tout le temps. Elle essaye de se servir de ses pieds et de ses chevilles aussi. Ils ont un problème pour produire un bon mouvement à cause de grande différence de taille. Tous les deux sont bons danseurs en vérité, et si la taille n'était pas si difficile à surmonter, ils pourraient avoir fait peur à tous les autres couples. La danseuse doit changer sa position de main gauche en Tango et aussi mieux joindre les doigts de la même main dans toutes les danses, car c'est nuisible. Vergnault/Boos sont un couple de talent. La danseuse a une bonne projection de personnalité sur la piste, mais son côté gauche est lourd, et elle perd son tonus parfois à cause de ça. La danseuse tombe trop vite sur ses talons en Slowfox, aussi le « rise and fall » du couple en souffre beaucoup. Elle peut améliorer cela en pratiquant « feather step » suivi de « three step » en contrôlant l'action de descente de sa cheville et de son pied. C'est aussi ce que devraient faire presque toutes les danseuses en France.

Baumlin/Etienne, et nous avons un bon danseur, mais il doit surveiller le rythme en Quickstep. La danseuse pourrait travailler à rendre l'allure de la ligne de dos produite plus légère... Jamais facile...

Les Chevalier sont très prometteurs et essayent de faire les bonnes choses. La danseuse semble avoir des bras lourds aujourd'hui. Cependant, je les ai trouvé malchanceux de finir septièmes dans la compétition « Adultes 2 ». S'ils continuent à essayer et restent fidèles à ce qu'ils essayent actuellement, ils pourraient avoir de meilleurs résultats très bientôt.

Dans une compétition, dans les tout premiers ronds, tout le monde semblait déjà fatigué... Peut-être la chaleur de Paris, peut-être en faire de trop, hein ?

Les chaussures de Stéphanie Etienne ont un talon trop bas, un plus haut la rendrait plus jolie... Facile à faire, hein Stéphanie ?

Didier Baumlin est un jeune danseur élégant, mais le Tango est faible.

Laure Guihard devrait essayer d'assembler ses pieds quand elle danse des « tour talon » en Slowfox, pour gagner des points. Elle a de belles chaussures, et en Quickstep, elle essaye de se servir de ses pieds, mais sa position de corps amène un peu de fatigue et le danseur semble gêné car il n'y a pas de swing sur les « lent » en avant ni sur les premiers « vite » de côté. La danseuse pourrait corriger sa position de corps en se tenant plus droite, ce qui aiderait peut-être.

Quelques moments merveilleux, tels que celui où une toute petite fille avec des nattes décide, avec raison, que son partenaire se déplace dans le mauvais sens autour de la salle. Elle l'empoigne par son derrière et le tourne dans la bonne direction... Une autre toute petite fille, encore avec des nattes, qui sourit gentiment et va dans la mauvaise direction, se conformant à tous les désirs de son partenaire... Et maintenant, pourquoi toutes les filles ne feraient-elles pas pareil avec leur cavalier ?

(Traduction respectant au plus près le style et le ton de Jack Reavely.)
R. DOLLEANS

(1) En fait plus de 4 000 (ndlr)
(2) En fait, il y a 26 ans (ndlr)

 

 



21/08/2013

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