Cours de danse Danser la Vie - Toulouse

Cours de danse Danser la Vie - Toulouse

● Danser c'est transformer la musique en expérience visuelle

Danser c'est transformer la musique en expérience visuelle
Interview d'Oliver WESSEL-THERHORM
par Didio BARRERA, pour l'hedomadaire américain (04-12-2009)

 

DB. Vous avez été Champion du Monde Amateur : exact ?
OWT. Oui.
DB. Combien de fois ?
OWT. Deux fois Champions Standard et une fois 10 Danses.
DB. Ainsi, vous faisiez les latines. Je ne vous ai jamais vu.
OWT. Oui, j'ai dansé les latines et j'enseigne aussi beaucoup les latines.
DB. Qu'est ce qui vous a fait commencer à danser et à quel âge ?
OWT. J'avais onze ans. J'ai commencé parce qu'il y avait un groupe d'enfants qui se formait et l'une de mes voisines m'a demandé de venir. Comme j'étais toujours très timide avec les filles, j'ai pensé que ce serait un bon moyen d'être avec elles comme elles devraient venir à moi pour danser. Je suis resté parce que le professeur de ce groupe était alors Vice-Champion du Monde en pro. c'était Wolfgang Opitz. J'ai continué parce qu'il était une idole de la télévision et je voulais être comme lui.
DB. Je crois qu'il vous a entraîné longtemps.
OWT. Oui, longtemps et j'ai continué régulièrement avec lui. Puis, en 1977, j'ai eu l'occasion de rencontrer Bill Irvine et j'ai trouvé mon "dieu" définitif.
DB. Est-ce là que vous avez arrêté les latines ?
OWT. Non. Je n'ai pas arrêté les latines jusqu'en 1986. D'une certaine façon, les Standard sont devenues notre but principal parce qu'elles étaient le domaine où il semblait que nous pouvions avoir le plus de succès, mais nous avons toujours continué les latines. Je voulais stopper plus tôt, mais Mme Irvine nous a dit "continuez les latines parce qu'un jour vous en aurez besoin, peut-être comme professeur ou entraîneur". C'était un bon conseil, parce que nous avons gagné le Championnat du Monde10 Danses.
DB. Combien de partenaires avez vous eu ? Je me souviens de vous évidemment avec Martina.
OWT. J'en ai eu trois. La première partenaire quand j'avais onze ans, mais elle était trop petite
pour les Standard, elle était très bonne en latines. Puis j'en ai eu une autre avec qui j'ai gagné le Championnat d'Allemagne Youth, mais elle n'était pas intéressée à danser vingt-quatre heures par jour. Martina était alors mon élève et elle était passionnée.
DB. Une compétition mémorable pour moi a été la Classique du Québec quand vous y êtes venu pour danser. Vous "cassiez la baraque" chaque fois que vous passiez. La musicalité était exceptionnelle. Vous souvenez vous de quelque chose au sujet de cette compétition ?
OWT. Très franchement, c'était ma première fois au-delà des mers. En fait, j'ai voulu payer l'hôtel avec des Euro-chèques sans réaliser qu'ils ne voudraient pas les accepter au Canada, et Mme Irvine m'a prêté tout l'argent. Elle nous avait amené là. Je me souviens de la salle de danse et de tout. Je me rappelle même le Foxtrot qu'ils ont joué en finale, c'était un tube de Sinatra. J'ai aimé danser ça, ce n'était pas la mode en Europe à cette époque.
DB. On peut voir ça. Cette musicalité, et il semblait que vous dansiez spontanément.
OWT. Nous avions une chorégraphie, mais je la dansais rarement en compétition. J'utilisais des "bouts et des passages", mais j'aimais aller comme m'inspirait la musique du moment. J'aimais ça, aussi je pratiquais des improvisations avant les compétitions.
DB. De nos jours, les couples semblent être plus dans leur chorégraphie et ont du mal à faire le tour de la piste. J'ai toujours pensé à danser les Standard comme du jazz, quelque chose que vous deviez improviser. Pensez vous qu'il est toujours possible d'improviser avec toute cette construction fantaisie ?
OWT. Je pense que ça devrait toujours être pratiqué, mais ça demande beaucoup de talent. Je pense que les couples aujourd'hui sont esclaves des figures, et tout est hyperchorégraphié. Si l'on faisait moins de figures, je pense que le caractère de la musique pourrait être vu beaucoup plus dans les mouvements. Vous pouviez voir quand William Pino dansait, il improvisait tout, c'est pourquoi il "cassait la baraque".
DB. A quel moment avez vous pensé que vous alliez réussir ?
OWT. Du premier jour où j'ai commencé, j'ai voulu gagner un Championnat du Monde. Je me rappelle que, 'année où j'ai gagné mon premier Championnat d'Allemagne, je suis tombé dans les 96 à Blackpool. J'ai été voir Bill (Irvine) qui était mon principal entraîneur et j'ai demandé s'il voudrait écrire une lettre en demandant s'ils s'étaient trompé dans les marques. Je ne pouvais pas croire que je n'étais pas dans les 48. Il m'a dit ce que nous avions besoin de changer et l'année suivante nous étions septièmes. Il y avait une progression certaine. Je savais que j'avais quelque chose que les autres n'avaient pas et j'ai voulu que mes professeurs me le fassent extérioriser. Je n'ai jamais douté que je pouvais y arriver. Je pense que croire en soi-même est la chose la plus importante.
DB. Je comprends, mais certains diraient peut-être que c'est plus facile à dire qu'à faire. Avez vous fait quelque chose pour avoir cette confiance, ou est-elle juste en vous ?
OWT. Je lis toujours des biographies de gens que j'admire. J'ai une pleine bibliothèque sur les carrières de personnes telles que Sammy Davis, Frank Sinatra et Fred Astaire et ils avaient tous la même force qui les conduisait. Ils étaient tous pauvres au début et ils voulaient réussir dans ce qu'ils faisaient le mieux. Je pense que toutes les personnes au Top ont la même chose, ils croient dans le rêve et ils le vivent.
DB. Pourquoi s'être arrêté ? Vous n'avez pas dansé en professionnel très longtemps.
OWT. Et bien, pour différentes raisons. Nous avons dansé en professionnel. Nous avons gagné le German Open et le German Closed quatre fois. Quand nous dansions en Europe, nous battions Marcus & Karen Hilton et John Wood & Anne Lewis. Quand nous dansions en Angleterre, ils étaient premiers et deuxième et nous étions 5e ou 6e ! A cette époque, ce n'était pas aussi international qu'aujourd'hui. Et naturellement, je dansais avec mon ex-femme. Nous avons dansé cinq ans après avoir divorcé. Ce n'était pas facile. Nous avons essayé de faire que ça marche, mais nous pouvions voir que pour être sérieusement compétitifs avec Marcus & Karen et John & Anne nous devrions aller au Japon et tout autour du monde, et Martina et moi nous ne voulions tout simplement pas voyager ensemble. Nous avons décidé de nous retirer à l' USDC de Miami.
DB. Avez vous envisagé de prendre une autre partenaire ?
OWT. J'ai eu une très importante proposition. Je ne veux pas dire qui c'était, mais j'ai répondu non. A mon époque, il n'était pas courant d'avoir une partenaire d'un autre pays. En Allemagne ça n'existait pas, ce n'était pas normal. Aujourd'hui c'est différent, la plupart des couples d'aujourd'hui ne représentent pas leur pays d'origine. Donc, j'ai dit non, mais qui sait ce qui serait arrivé. J'ai toujours envie de danser et j'exécute des morceaux dans mes lectures – bien sûr, je n'ai pas cinq rounds à faire !
DB. Quels sont les changements depuis que vous dansiez, ceux que vous aimez et ceux que vous n'aimez pas ?
OWT. Bien, le changement que j'aime c'est qu'il y a plus de liberté aujourd'hui avec la chorégraphie. Malheureusement, comme tous les sujets qui sont concernés par la liberté dans la vie, manier la liberté est très difficile. Je vois que la liberté est mal utilisée. Il est souvent difficile de dire quelle danse est exécutée si vous n'écoutez pas la musique. Le pire naturellement est le Tango qui ressemble à une course sur le parquet. Le Quickstep est contre la musique et en Slowfox pratiquement tout le monde a le mauvais Rise and Fall. Ca vient du désir de se déplacer plus et plus vite que les autres, sans aucun respect pour la musique. Physiquement, avec leur entraînement et même leurs connaissances, je pense que ça devrait être bien meilleur que ce n'est. Internationalement, très souvent, vous avez des jurys avec des juges qui n'ont pas la plus petite idée de ce qui se passe, genre de danse d'un point de vue technique. Donc, les couples essaient de les impressionner avec des effets, et ça donne de bons résultats – et c'est ça le pire. Je pense qu'avec les possibilités d'aujourd'hui, la danse pourrait être bien meilleure. Je trouve aussi que les gens d'aujourd'hui veulent être "plus catholique que le Pape". Ils essaient d'expliquer chaque petite milliseconde du mouvement à chaque couple et ça les uniformise. Des gens comme Walter Laird ou Bill Irvine expliquaient la mécanique du corps et la musicalité d'une façon simple et vous laissaient l'utiliser. C'est pourquoi quand vous regardez les films muets du passé vous pouvez dire qui est cette silhouette. Aujourd'hui, avec très peu d'exceptions, vous ne pouvez pas. Vous voyez ça vraiment en Amateur Latines.
DB. Ca rend aussi les compétitions difficiles à juger.
OWT. Très difficiles. Une quantité de gens jugent uniquement la Ranking List.
DB. Vous êtes Allemand. Dans votre pays, vous créez quantité de règles et l'essentiel de l'IDSF a été créé en Allemagne. Maintenant, nous avons une grande séparation entre l'IDSF et le WDC, et il y a de nouvelles associations récemment créées. Quelle est votre opinion sur tout ça ?
OWT. Je crois que ça ruine notre activité. Je pense que c'est parce que dans ces organisations il y a beaucoup de personnes qui ont le pouvoir et qui ne connaissent pas la danse, c'est une question de pouvoir politique. Pour moi, l'IDSF devrait être le groupement amateur et le WDC le groupement professionnel. Avec un petit peu de bon sens, ils devraient être ensemble et le faire bien. Je ne crois pas que nous ayons besoin d'un autre organisme professionnel, vous avez un autre champion du monde qui dans un championnat du monde normal ne danserait même pas dans la soirée. De même, nous n'avons pas besoin d'un autre champion du monde amateur. S'ils veulent faire quelque chose pour les couples, ils doivent juste être ensemble. Si les couples avaient le sens commun ils quitteraient ces deux groupes et feraient leur propre association – pour les danseurs uniquement.
DB. Ca met la pression sur tout le monde.
OWT. Ça la met. Actuellement les couples sont obligés de sauter des compétitions qu'ils ont dansées pendant des années et qu'ils ont aimées. Je pense que ça n'a pas de sens d'empêcher des couples de danser. Si les danseurs se retiraient des championnats du monde jusqu'à ce que les problèmes soient résolus, peut-être que ça pourrait aider. Là nous avons une quantité d'officiels pour rien. Ils devraient être tous pour la danse, c'est le produit que nous avons à vendre. Toutes ces règles gênent. Je veux dire, qu'est-ce que cette affaire de vieilles gens contrôlant les culottes de jeunes filles ? Ca n'a aucun sens.
DB. Bon, la nuit dernière, il y avait une fille dansant sans culotte !
OWT. Normalement les gens qui n'ont pas de goût se disqualifient eux-mêmes très rapidement de toute façon, ça se régularise tout seul.
DB. Vous êtes un esprit très libre. Où voyez vous aller la danse dans le futur ?
OWT. Actuellement je suis un peu sceptique. Je crois vraiment que notre forme de danse n'appartient pas aux halles de sport, mais c'est là où la plupart des championnats ont lieu. Nos vêtements et maquillage ne vont pas là, mais notre danse en survêtement ne serait pas agréable à regarder. Je pense que nous avons besoin de nous présenter mieux. La plupart des publics de télévision aiment l'atmosphère élégante. Des millions de personnes de par le monde regardent les Oscars de l'élégance. Ils ne regarderaient pas si chacun portait un T-shirt. Je ne conteste pas que nous sommes un sport, d'une part, mais l'autre part est un Art. Nous sommes un sport créatif, mais nous avons besoin d'un environnement élégant. Je suis sûr à 99,9 % que la Danse ne sera jamais aux Jeux Olympiques. J'ai aussi entendu dire qu'ils essayaient de se démarquer des autres sports qui sont basés sur un jugement subjectif. Nous ne pourrons jamais nous débarrasser de la subjectivité, quelle que soit la neutralité des juges.
DB. Pour être populaire, je pense qu'un sport doit progresser. La danse d'aujourd'hui exige beaucoup d'endurance physique. Comment pouvons nous éviter qu'un couple reste champion pendant vingt ans ?
OWT. Bien, un couple au sommet gagne beaucoup d'argent. Dès qu'ils stoppent les compétitions ils doivent travailler comme des fous en enseignant, et c'est un travail difficile si vous voulez le faire sérieusement. Vous devez passer dix heures sur vos pieds. Vous gagnez moins que ce que vous aviez pour vos démonstrations pour bien plus de travail. Pour certains couples la solution financière est de continuer à concourir. Mais je crois qu'il vaut mieux se retirer une compétition trop tôt plutôt qu'une compétition trop tard ! Je pense vraiment que certains sont un peu effrayés. Vous devez réellement faire vos preuves comme professeur. Vos titres vous aident les deux ou trois premières années, mais alors si vous n’avez rien produit comme professeur, c’est fini.
DB. Quelquefois aussi, je pense que les juges continuent à marquer un champion en titre même s’il est dans un mauvais jour. On perd facilement sa crédibilité auprès du public et auprès des producteurs de TV quand un couple gagne après une très pauvre performance.
OWT. Je pense que le garçon le plus futé dans cette matière à cet égard était Donnie Burns parce qu'il apparaissait très rarement. Il a été champion du monde pendant 14 ans parce qu’il dansait uniquement les championnats du monde et peut-être une ou deux autres compétitions, et les autres couples avaient une chance de remporter les autres titres. C’est aussi pourquoi les gens n’étaient pas lassés d’eux. En réalité, chaque organisateur était ravi s’ils décidaient de participer. Je ne me souviens pas que des couples soient restés aussi longtemps de cette manière, parce qu’alors d’autres ont une chance de gagner les titres. Ca signifie quelque chose pour moi.
DB. Parfois, on peut perdre quelque grand talent.
OWT. Certainement, pendant que Donnie et Gaynor étaient Champions du Monde, il y en avait d’autres qui méritaient un titre mondial mais qui ne purent jamais en gagner un : Colin et Lena James, Johan et Nadia Eftedal, Ralph Lepehne et Lydia Weisser. Mais aucun ne put remporter un mondial - Paul Killick et Allan Tornsberg n’ont jamais remporté le mondial. Je sens que peut-être il faudrait faire comme dans les sixties. Il y avait une règle non écrite qui faisait que quand vous aviez gagné trois fois de suite, vous ne participiez pas pendant un an. Vous n’étiez pas obligé de vous retirer. Personne ne fait plus ça aujourd’hui.
DB. Et votre vie personnelle : avez vous des enfants ?
OWT. J’ai deux beaux enfants. Une fille de quatre ans et un fils de huit. Nous avons une maison à la campagne, non loin de Dusseldorf. J’aime me précipiter à la maison vers ma famille.
DB. Votre femme est-elle danseuse ?
OWT. Elle a dansé en Professionnel Latines et avant ça dans ma Formation qui a gagné les Championnats d’Europe et du Monde. Après ça elle a enseigné, puis les enfants sont arrivés.
DB. Si vous deviez concourir à nouveau, changeriez vous quelque chose ?
OWT. De ce que j’ai fait avant ? Pas vraiment. Peut-être quelques erreurs. J’ai toujours ressemblé au Bossu de Notre Dame. A notre époque, l’important était la musicalité et la relation de couple, et c’est toujours ma principale finalité. Aujourd’hui vous devez avoir un bâton dans le dos.
DB. Plutôt être musical que d’avoir une posture parfaite ?
OWT. Oh oui ! Je vis et j’aime la musique. Danser c’est transformer la musique en expérience visuelle. Si ce que je vois ne va pas avec ce que j’entends, alors quelque chose est mauvais.
DB. Est-ce que vos enfants ont envie de danser ?
OWT. Je n’en suis pas sûr pour ma fille. Ses parrains sont William (Pino) et Alessandra (Bucciarelli), elle les voit régulièrement et elle adorerait être aussi belle qu’Alessandra dans sa robe et elle aime danser quand le Livre de la Jungle passe à la TV.
DB. Donc vous pouvez obtenir une petite danseuse.
OWT. Peut-être, mais je ne force pas. C’est toujours difficile pour des enfants qui ont des parents dans le même secteur. Ils doivent toujours se demander si leurs succès viennent de leurs propres qualités ou de la position de leurs parents. Je pense que je voudrais plutôt qu’ils fassent quelque chose qui leur procure de l’argent comme le tennis. Mais pas la Formule 1 !
DB. Est ce que vous avez quelque chose, quelque conseil, pour les gens qui sont vos fans ?
OWT. Vous devez trouver votre voie, quoi que vous fassiez, et que vous y croyiez. En conséquence vous devez faire tout ce qu’il faut pour cette tâche. Je ne crois pas que vous puissiez servir plusieurs personnes en même temps. Si vous essayez de faire plaisir à tout le monde, vous finissez par ne contenter personne et même pas vous même. Faites vous plaisir à vous même d’abord, puis trouvez deux ou trois personnes, maximum, dont vous êtes sûr qu’elles peuvent vous aider. Je n’ai jamais été malheureux de ne pas avoir gagné un championnat du monde professionnel, ça n’a jamais été mon objectif maximum. J’ai toujours été capable de faire bouger les gens et je suis très heureux de pouvoir encore le faire à l’occasion. C’est beaucoup plus satisfaisant. Le public a toujours été important pour moi. Je me souviens qu’une année, à Blackpool, j’ai décidé de danser un Quickstep de base. J’ai obtenu une « standing ovation » dans le second round en Quickstep. Nous n’avons pas gagné, nous avons été cinquièmes de la compétition.
DB. Vous ne pouvez pas travailler uniquement pour l’argent ou pour le titre.
OWT. Absolument, si j’avais dû danser uniquement pour un résultat précis, j’aurais fait autre chose. Il n’y a pas de résultats garantis en danse, ce n’est pas comme la course. Vous devez être content de vous-même.
DB. Quel est le plus bas moment de votre vie ?
OWT. Il y a toujours de petits hauts et bas. Je ne me souviens vraiment pas d’un point bas. Je n’ai jamais perdu de vue mon but principal. J’ai toujours regardé en avant. Dans ma vie privée, le fait que mon premier mariage n’a pas marché très bien était triste, mais j’y ai survécu et je mène une vie heureuse.
DB. Ca semble toujours difficile pour les danseurs qui épousent leur partenaire. Peut-être que ce n’est pas la personne avec qui vous voulez être.
OWT. Parfois, vous vous en apercevez, mais trop tard. Je pense que c’est la même chose quand une vedette de cinéma se marie. Peut-être un conflit de personnalités, et pour les danseurs, vous êtes ensemble 24 heures par jour. Souvent il y a des bagarres au sujet de la danse. Beaucoup de gens disent : « nous ne transposons pas ça dans notre vie privée ». Je n’y crois pas. Je suis heureux pour ceux qui ont survécu à la période compétition de leur couple et qui sont restés ensemble. Je pense qu’un autre point bas pour moi a été la mort de mon père il y a 20 ans. J’étais très proche de lui. Mes parents n’avaient pas d’argent du tout pour aider ma danse, mais mon père a réalisé que la danse était importante pour moi, et depuis ma 11e année il m’a autorisé à faire tout ce dont j’avais besoin. J’ai été également très affecté par la mort de Bill et Bobbie Irvine. Ils étaient comme mes seconds parents.
DB. Qu’est qui les rendait si particuliers ?
OWT. Comme je l’ai dit dans mon Hommage, ils étaient internationaux dans leur façon de penser. Ils vivaient en Angleterre et dansaient pour l’Angleterre mais ils n’étaient Anglais ni l’un ni l’autre. Je crois qu’ils réalisaient combien il est difficile pour des étrangers d’y arriver.
Ils ont toujours soutenu les gens qu’ils sentaient le mériter. Ils étaient honnêtes et ils ont toujours dit qui était vraiment sérieux en danse. J’ai aimé Bill quand j’avais dix sept ans, j’ai su qu’il était celui qui pourrait m’aider à accomplir mes objectifs. J’ai rencontré Bobbie six mois plus tard et elle m’a salué avec les mots « ainsi c’est vous le jeune homme dont mon mari est fou ? ». J’ai répondu « Mais je ne l’ai vu qu’une fois ! », Mais elle ajouta : « il parle tout le temps de vous mais je ne lui fais pas confiance, je dois former mon propre jugement ». En vérité, nous nous sommes aimés depuis cette première leçon, bien que je ne sois pas de ceux qui tournaient autour de leur bain de soleil au Fontainebleau. Nous nous rencontrions toujours au milieu de la piscine ou c’était plus intime. Je pense que nos relations étaient en réalité plus proches qu’elles ne le paraissaient à première vue. Ca signifiait beaucoup plus pour moi.
DB. Ca a été super de parler avec vous et je suis sûr que nos lecteurs prendront plaisir à ce coup d’œil dans votre vie et votre carrière.

Traduction Roger Dolléans

 



21/08/2013

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